La tête dans les nuages de thé bio
Récit d’une journée dans les plantations de thé bio lors de notre voyage Sri Lankais à la rencontre de nos producteurs.
Nous arrivons après plus de 7 heures de route à 1580m d'altitude dans la plantation de thé bio où nous allons rester quatre nuits.
La tête embrumée par le décalage horaire, la chaleur étouffante de Colombo, puis la fraîcheur ressentie en montagne, nous sommes exténuées. Il est 5 heures du matin et le jour se lève à l'horizon. Le spectacle est époustouflant. Les théiers bordent la maison et s'étalent sur les collines alentours en une moquette verte, uniforme d'une douceur et volupté incroyables. En les observant de plus près les plants de thé sont en forme de petits nuages entre lesquels les cueilleuses se faufileront toute la matinée pour récolter les jeunes pousses de l'arbuste.
Nous sommes au-dessus des nuages, les petites feuilles sont heureuses au frémissement du vent léger qui remonte du vallon et vient sécher la rosée du matin.
Tous les ingrédients sont ici réunis pour avoir un thé bio d'exception. La pente est de 25% avec une exposition Est le matin et Ouest l'après-midi. Le sol est riche, les plants natures sont de variété China, parfaitement heureux en haute montagne avec leurs grosses racines en parapluie. Nous sommes sur des théiers anciens tels de vieilles vignes qui sont issus de graines et non de boutures comme l'on en voit souvent dans les plantations plus jeunes.
Nous sommes sur un nuage, et Raja me sert un nuage de lait dans mon thé noir de Ceylan, bonheur…
La verdure est partout. Rivières et cascades se faufilent dans les montagnes du centre. L'île jardin, surnom du Sri Lanka, est tropicale toute l'année et arrosée de pluies plus ou moins abondantes, sinon de rosée permanente.
Cette circulation d'eau est omniprésente. Nous la retrouvons dans les fines feuilles de thé fraîchement cueillies chaque matin.
Telle une peau de bébé, la jeune pousse du théier est très hydratée, résistante au toucher, presque élastique à la pression. Et pourtant, il faut se débarrasser d'une grande partie de cette eau pour obtenir le goût du thé !
Le ballet des feuilles de thé commence alors. Chaque cueilleuse, (quelques cueilleurs aussi chez notre producteur) presse et coupe les petites tiges avec une dextérité et une régularité incroyable puis les envoie dans la hotte, au-dessus de leur tête.
Les feuilles volent mais ne tombent jamais à côté !
La hotte pleine, les feuilles sont alors basculées dans de gros sacs ajourés afin d’apporter de l'air nécessaire au séchage.
En camion, tuk tuk, mobylette, parfois même sur la tête, les sacs sont ensuite amenés à la factory où ils seront ouverts pour la pesée.
Une fois de plus les feuilles sont basculées dans la balance puis remises en sacs.
C'est alors l'ascension. Les sacs suspendus à de petits crochets sont hissés mécaniquement par une crémaillère à l'étage supérieur de la factory.
Et le ballet des feuilles continue. Chaque sac est ouvert, vidé de son contenu sur les longs séchoirs ajourés. Les feuilles seront ventilées par dessous, par-dessus, par les bras des hommes qui vont les soulever régulièrement pendant 10 à 12 heures, le temps nécessaire pour qu'elles perdent 50% de leur humidité. On appelle cela le flétrissage, étape indispensable pour que les huiles essentielles contenues dans le végétal puissent donner le goût du thé.
Les feuilles sont ensuite roulées, pressées puis torréfiés à basse température. À l'issue du process, il ne reste qu'un quart du poids d'origine avec une humidité résiduelle d'environ 5% seulement.
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